dimanche 28 février 2010

Poker de café

-"J'aime bien les paires de 10, ça fait souvent des brelans."
- "C'est vrai, les 6 aussi !
J'ai lu quelque part que c'était la paire qui donnait le plus de chances de toucher un brelan."

Nuit de samedi à dimanche, 00h30.
Voici le genre de traitement enduré pendant 4h de présence à table.
Je vous passe les "Je n'ai jamais gagné avec une paire d'As" ou "J'ai gagné 180$ sur un tournoi à 10 cents", tout le reste étant du même tonneau.

Ca se passe au beau milieu d'un club de pétanque bruxellois, où le temps semble s'être arrêté depuis quelques dizaines d'années, comme le fait judicieusement remarquer John.
Formule attirante d'inter-équipes de 3 joueurs, buy-in modique, beaucoup de têtes connues en compagnons de galère.
Bon, je ne crache pas dans la soupe, les conditions sont ce qu'elles sont et personne ne s'attendait à un accueil casino.
Mais la formule choisie (3 groupes de 24 joueurs en shorthanded) rend "l'action" interminable.
L'un des groupes a atteint le cut de 16 joueurs depuis 1h30 et patiente en attendant sa reprise, signifiée par l'élimination de 4 joueurs dans notre groupe.

A ma table, 2 débutants, un joueur dormant sur la table et une grande gueule.
Une atmosphère de collusion règne chez nous, le dikkenek ayant proposé des walks à chaque main, histoire "de ne pas se faire arnaquer" en sautant en phase éliminatoire.
A l'entendre, on se croirait en bulle de table finale d'un tournoi à enjeu...
Je pourrais lui faire remarquer que le principe du poker de tournoi est de faire 90% de malheureux chaque soir, mais à quoi bon ?
Je suis en mode ninja depuis le début, ayant choisi de fraterniser avec l'ennemi au lieu de jouer à 1 contre 4, en recherche du spot pour frapper une seule fois, à la nuque.

Malgré la bonne trentaine de joueurs de forum et de clubs présents, j'ai potentiellement tiré la pire table du field.
Mon edge est avéré, mais la variance me ramène invariablement à mon stack de départ.
J'avais pourtant bien entamé mon principal adversaire, mais il a rentré 2 fois ses tirages pour craquer mes Kings, et possède le plus gros stack de la table.
J'essaie de rester zen, le laisse acheter les pots et attend la bonne opportunité tout en restant à flot, sans en faire une histoire d'ego...

Vilain symbolise pourtant le genre de joueur que je supporte le moins aux tables : mythomane, très sûr de lui, aucune connaissance et n'ayant jamais joué ailleurs qu'avec ses amis, très dissipé à table...bref, un plaisir constant !
Je finirai enfin par lui marcher dessus 2h plus tard, en 8-handed, lui prenant 3 mains sur 4 et montant enfin mon stack à ses dépens.
Je recevrai au final ce qui s'approche le plus d'un compliment pour quelqu'un comme lui : "en 5h de jeu, j'ai jamais réussi à le cerner, lui !".

Pour le reste, bon tournoi de ma part, au niveau technique et psychologique.
Ce genre particulier où presque tous vos premiums sont craqués : 2 fois KK (suite et couleur), fold de QQ preflop (les Kings en face), suite max contre full bien masqué...
Cette main constituait en fait le visa pour la demi-finale, avec un bon stack pour manoeuvrer vers la table finale.
Je sors 19e, sur une bataille de blinds presque standard, mon push avec K7 trouvant...les As :D

Bref, "you play, you learn", et même si j'avais beaucoup de choses à redire concernant ce tournoi, je n'ai pas perdu mon temps.
Et ça restait un samedi soir entre potes, conclu au petit matin avec Jon, Lostman et Mah, c'est aussi ce qu'on aime ;)



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