dimanche 30 mai 2010

Varna, me voilà

J-2, d'où ce week-end plutôt calme après les excès récents.
Depuis mars et les retours en France, j'ai pris la mauvaise habitude d'accumuler le manque de sommeil et les nuits tronquées.
C'est un fait, mon corps de 30 ans ne tolère plus ces manquements de la même manière qu'il y a 5 ans.
Je me transforme en oiseau de nuit, ne trouvant jamais le sommeil avant 2H du mat', récupérant des forces par des siestes nocives en fin d'après-midi.

J'avais donc besoin d'un break, et d'un week-end au rythme "normal".
Pas si facile de se priver de cartes, l'invitation à un cashgame privé ce samedi tombait donc à point.
Session de 19H à 1H du matin, épique soirée arrosée, des vannes toutes les minutes, cigare sous la pluie, et un retour à pied de Meiser jusque la Grand-Place (les connaisseurs apprécieront).
Cocktail idéal pour un sommeil bien lourd, la satisfaction des 2 caves gagnées en bonus.

Aujourd'hui, préparation du voyage , avec terrain de terre ocre en fond visuel.
Mes 7 jours en Bulgarie seront plutôt équilibrés, grâce (ou à cause) de la particularité de l'aéroport de Varna, très mal desservi au niveau du trafic international.
Les voyageurs low-cost doivent donc se rabattre sur un stop à Sofia, capitale bulgare.
J'y passerai 2 nuits, et bénéficierai d'une quinzaine d'heures pour visiter la ville, bonus qui me permet d'envisager ce coverage comme des presque-vacances.
En y ajoutant le day-off du mercredi à Varna, dédié au farniente et au shooting, ça s'annonce plutôt bien.

La grosse inconnue concerne la durée des journées de tournoi, quelques détails de communication Unibet me poussant à me poser des questions.
Bon, j'aurai la suprise en rencontrant mon contact sur place, une chose est certaine : ça ne peut être pire qu'au Chili Deepstack Dublin, et ses trois journées de 13H.

En attendant, au menu de ce dimanche, mise en place de mon absence au travail et sur BelgiumPoker pendant une semaine.
Il y a aussi les derniers détails du voyage à regrouper, visite virtuelle de Sofia pour les immanquables, détails de la vie locale fournis par le Guide du Routard, et la valise à boucler.

Je devrais aussi commencer à définir mes axes de coverage, mais il me manque quelques éléments, à obtenir demain chez Unibet.
Au pire, je ferai dans l'improvisation comme à chaque fois, l'atmosphère du tournoi dictant le rythme et le voyage agrémentant le récit.

Je suis aussi perturbé par mes trois compagnons de Vegas, avec qui j'ai passé la soirée.
Les discussions étant tournées en majorité vers notre legendary trip, j'ai la concentration qui s'égare, le Strip se superpose malgré moi aux Sables d'Or de Varna.
Mais chaque chose en son temps, H-43 pour la Bulgarie...

mercredi 26 mai 2010

Retour sur une victoire

Cet article fut initialement publié sur un autre media, sous le titre And the winner is...

Samedi 6 mars, 10h20, Braine-l'Alleud, Belgique.

Après 10 mois de travail, de la conception jusqu'à la réalisation des différentes étapes, nous y sommes enfin : la finale du BelgiumPoker Live Tour !
La salle se remplit peu à peu, le staff règle les derniers détails, tout est presque en ordre...

Pour ma part, depuis 3 semaines, j'ai enfin envie de jouer ce tournoi sérieusement.
Ca n'a pas toujours été le cas, depuis ma qualification en novembre.
Je m'étais beaucoup investi dans cette compétition, et me sentais presque frustré de ne pas pouvoir animer la fête, et en saisir chaque instant au vol.
Mais puisque je me définis comme un touche-à-tout, après un début 2010 orienté organisation et journalisme, il était temps de disputer un vrai beau tournoi live, sur les bases de mes récentes bonnes performances en SNG et MTT.

11H20, le tournoi démarre, ma table est notamment composée de Neophrak, Pongist, Zebremic et David, de ColiseumPoker.
Rien de significatif pendant les 5 premiers niveaux, je laisse passer trop de mains, il y a encore quelques détails à organiser et des amis à saluer.
Je ne suis pas suffisamment concentré, et la table est littéralement écrasée par David et son triple stack, il est injouable et connecte chaque flop.

14h15, pause déjeuner, je passe derrière le comptoir en mode service, et réfléchis à mon stack, amputé de 40%.
Tout va se jouer maintenant, 36 blindes, stack idéal pour jouer agressivement avec l'arrivée des ante, je prie pour la fin du désert de cartes.
Le side-event heads-up suit son cours, le tournoi omaha va débuter, je n'ai plus qu'à me concentrer sur mon jeu.

Level 6 125/250 (ante 25)
Je gagne mon premier pot en plus de 2 heures de disette, la machine est lancée et les mains arrivent.
La bataille avec Neophrak commence, il est au cutoff sur ma big blind, cette fois j'ai les As, il détecte bien ma force, je me rapproche des 10K.

Vient cette main contre Zebremic, je relance au bouton avec A2 dépareillé, il paie en petite blinde.

Flop magique : 8 3 2, tout à pique, idéal pour mon As
Il prend le lead, à son habitude lorsqu'il est hors-position. J'hésite sur ma ligne, je décide de ne pas m'emballer et m'appuyer sur son agressivité, je flatcall.

Le turn est un bel As de coeur, je suis à présent sûr d'être devant avec son nouveau donkbet de 50% du pot.
J'hésite à relancer, mais la plupart des river me seront bénéfiques, partant du principe qu'il n'a pas l'As.

Vient une Dame de carreau, qui ne modifie rien à l'action.
Sauf que Michael envoie le 3e barrel, un petit doute s'empare de moi.
Il n'aurait probablement jamais joué un brelan de cette manière, pas d'optimisation ou de vraie protection de sa main, mais c'est un joueur plutôt créatif qui mixe son jeu.
30 secondes de réflexion, je me vois obligé de payer, il montre un étrange Q9, qui a essayé de voler le pot à chaque tour.

Level 7 150/300 (50)
Me voici à 13 500, avec une belle image à table et un stack de manoeuvre.
J'en profite pour changer de vitesse, et voler quelques pots, notamment à ma voisine fishy sur qui j'ai la position. Après quelques niveaux d'analyse, je sais maintenant comment me servir chez elle, et lui prend 3 pots d'affilée.
Neo se charge de finir le travail, avec un joli trip floppé, madame envoie 3 barrels avec sa paire max, easy poker. Après un début de tournoi similaire au mien, il prend lui aussi de la hauteur.

Level 8 200/400 (50)

Niveau très animé : j'élimine Zebremic, finissant le travail entamé au niveau précédent. Il me 3bet avec les Dames, je flatcall avec mes As pour que tout parte sur le flop, ce qui est le cas après mon check.

Je suis à 27 000, tout va bien, je continue à prendre régulièrement blinds et ante.
L'appel de la cigarette se fait sentir, j'appelle Eric qui nous confirme une pause à la fin de ce niveau.
La dernière main est annoncée, je suis à demi debout, surtout après la relance précoce de Pongist.
J'ouvre à ce moment une belle paire de Dames, idéale pour dépasser les 30K et plus si affinités ;)
Je sur-relance à 3100, uniquement callé par Thierry, ma nemesis sur les 2 tournois joués précédemment ensemble, un joueur contre qui j'ai dû enchaîner cinq 70/30 perdus !!

Le flop est un vilain 9 5 4, tout à carreaux.
Il checke, et je décidé de couper court, misant 6K pour un pot de 8500. Il envoie tapis pour 13K, et la réflexion dure moins de 5 secondes, je paie en éliminant l'overpair, le voyant sur un tirage flush max.
Il montre un bel AQ de carreaux pour les nuts, je compte son tapis, balance les jetons vers son stack et quitte la salle en tilt complet, tel un zombie...

10 minutes pour ruminer et discuter du coup, je ne regrette pas ma ligne sur cette main, je me sens juste maudit sur le déroulement de la dernière heure.

Level 9 300/600 (75)

La structure s'emballe, ce niveau s'annonce capital, avec un stack de 20BB.
Trop tôt pour les open push, mais ça sent les 3bet à tapis.
Bizarrement, la table est plutôt tight.
Avec Neo, nous nous évitons globalement, du moins les affrontements ne vont jamais très loin, respect réciproque. Je lui prends juste un pot sur un Continuation bet en position.
Je vole beaucoup, et apparemment dans le bon timing, remontant facilement un stack de 21K, sans abattage.

Vient le moment où je suis déplacé à la table principale, et où mon récit zappera les divers niveaux de blinds, la tendance et la taille relative du stack par rapport aux adversaires étant les clefs de mon jeu.

Table 1, sont présents : Nico360, Astro_gabi (chipleader) et Gizmo (pas de souvenir des autres joueurs).
Je passe du paradis à l'enfer, mes 2 premières relances sont immédiatements attaquées directement sur la gauche, notamment par Gabi que je soupçonne de le faire très light grâce à son stack.

Enfin une relance qui passe, la suivante est à nouveau perdue sous les yeux de Neophrak, qui a rejoint le siège sur ma droite.
Je suis officiellement shortstack, et push 2 fois d'affilée, puis élimine Gizmo sur un coinflip.

Je suis toujours à 10BB avec la montée des blinds, j'envoie à nouveau mon tapis par 2 fois, je monte à 27K.

Voici une photo qui illustre bien cette phase, où je grinde sur le fil du rasoir, en mode euphorique.
Pour la petite histoire, c'est à ce moment que j'annonce à Nico, à demi sérieux, "Je vais ship ce tournoi, je le sens !"



Survient la main-charnière, plutôt étrange :
Neophrak, plutôt serré à cette table avec son stack de 20BB, relance en début de parole à 5400.
Sous le coup de l'euphorie, et avec mon stack de 28K, je décide de payer avec 74s.
D'une part, si je ne connecte pas le flop, je sais que j'aurai toujours mon stack de fold equity. Et j'ai l'impression que cette relance est surtout effectuée dans le timing, je le mets sur JT+ ou 33+, soit des mains plutôt faciles à outplayer sur le flop.
De plus, j'ai la position, et je sens que ce flatcall avec mon petit stack va le déstabiliser.
Nous sommes en tête-à-tête sur le flop 9 9 7, et il mise 7K, je sais à ce moment qu'il a une paire servie inférieure aux 9, il est temps de pousser mon tapis !
Ca gagne, et je passe à 44K, enfin de quoi mixer mon jeu :)

Nouvelle relance, nouveau 3bet de Nico, j'hésite à lui revenir dessus avec mon 96o, sentant quelque-chose.
Il me montrera T3s, nice hand Sir, j'ai raté un beau spot...

Nous sommes 13, la table finale approche, les décisions sont de plus en plus cruciales.
Je relance UTG avec AQ, la parole revient à Neo qui pousse ses 70K en grosse blinde.
Je ne le vois pas du tout en move, et lui annonce "99+ ou AQ+".
Je réfléchis 2 minutes, les spectateurs s'amassent, dont Tonyand et Buddy.
Si je fold, il me reste 36K et un bon stack pour ne pas me faire payer light sur mes tapis.
Et je n'ai vraiment pas envie de buller la TF sur un coinflip après une journée si sérieuse !
Je jette donc mon AQ, il me laisse ouvrir une des cartes, un 9 qui confirme la paire servie, bonne décision.

Je laisse passer les blinds, je suis à 31K, soit 15 blindes, et trouve AJ au bouton.
Je décide d'effectuer une simple relance sur la blind de Gabi, avec un call évident si il me revient dessus.
Il paie, le flop est 2 4 5.
Vu son range de call preflop, il touche rarement ce flop, ce qui m'amène à push après son check, en pur arrachage impayable pour une main non faite.
Instacall avec paire de 5 pour un brelan, j'ai un pied dans la tombe :s
"One time !" dis-je à Oli Prisme, dealer pour l'occasion.
Pas de suspense, un magnifique 3 vient me donner la quinte gagnante, je suis confus pour Gabi mais c'est le poker, les victoires en tournoi se nourrissent toujours de 2 ou 3-outers.



A partir de là, rapide passage en TF avec le stack moyen, je change de vitesse et prend 3 fois les blindes, pour une seule relance abandonnée sur 3-bet adverse.
C'est le moment de recevoir les As, timing idéal en position précoce.
Neo me 3bet pour 40% de son stack, je shove et découvre les Kings adverses !
Le flop QJT me donnera des sueurs froides, mais ça tient et je rejoins Crasula au chiplead.

Je passe en mode fantôme, décide de faire un tour pour retrouver ma concentration car je suis un peu parti en steam sur la dernière orbite.
Les tournées pour mon anniversaire ne sont d'ailleurs pas étrangères à ce phénomène...un coup d'eau froide sur la nuque, une cigarette et un conditionnement mental, je suis prêt à aller chercher la gagne !



A mon retour, plus que 6 joueurs, Crasula fait le ménage en sortant Caan et Gaelion, il possède 60% des jetons.
C'est au tour de Nico360, il est sorti par Jul's et ne remportera pas la montre du vainqueur.



J'élimine ensuite son bourreau, voici le tête-à-tête tant attendu contre Crasula !

Je pars avec un désavantage certain, mais prend le lead après une quinzaine de main en jouant agressivement, 2 fois à tapis déjà.

Il évite bien mon rush de cartes : QQ, AK, AQ, AJ qui ne prendront que sa blinde :s

Vient la main finale : je trouve QT de carreau en petite blinde, et décide de simplement payer avec cette main qui se défend très bien en HU, sa réponse me donnera déjà quelques infos : il checke.

Flop idéal : A J 7, dont 2 carreaux
Je décide de jouer agressivement ce tirage, le check-raise de Crasula m'aide à concrétiser mon plan, je fais tapis avec une equity logiquement supérieure.
Il paie, voici le showdown :



A MOI LA VICTOIRE !!!!

Enorme soulagement, le sentiment est irréel : je n'ai joué qu'une qualification, étant du côté de l'organisation sur cet évènement.
Je viens d'avoir 30 ans, et gagne chez les miens, après quelques mois d'errance au niveau de mon jeu et de ma psychologie poker.
De plus, la difficulté de ce tournoi, avec ses multiples phases rend la victoire particulièrement douce, j'ai souvent pris les bonnes décisions et ai su domestiquer le tilt, en sachant changer de vitesse.

Le rangement de la salle avec le staff se passe comme sur un nuage, quelques bières pour fêter ça avec les potes, et 3 dernières heures en mode euphorique avec Oli Prisme.
Tout cela me mêne au petit matin, ce premier jour de trentenaire restera un grand souvenir :)

Waiting for June

Le temps passe si vite, déjà plus de 2 mois depuis ma dernière entrée sur ce blog...
Comme si il ne s'était rien passé dans ma poker life.
Pourtant, mon temps est plutôt fort occupé par les projets, mais c'est un sujet assez difficile à aborder dans un espace public.
D'une part, tous ne sont pas appelés à aboutir, du moins pas dans leur forme originale.
D'autre part, la concurrence se faisant de plus en plus rude dans le milieu des communautés francophones de Belgique, il vaut mieux rester discret.

Ce qui a notamment changé, c'est ma position dans l'organigramme BelgiumPoker, de modérateur à co-administrateur.
Les négociations furent plutôt agitées, ma dernière contre-proposition a bien failli aboutir.
Finalement, j'ai tiré un trait sur la voiture de fonction et le salaire, je serai rémunéré en stickers et boissons gratuites au Casino de Dinant (sur ce point, il semble que Kidman et Eric aient été particulièrement malins, FML).
Depuis ce 6 avril, ma fonction n'a pas réellement évolué, l'organisation interne est juste un peu différente.
Du moins, nous essayons de mettre doucement les choses en place pour optimiser le fonctionnement du staff.

Quant aux projets évoqués, ils concernent principalement les activités online et live de la communauté.
Winamax est mort, vive Chilipoker !
Rassurez-vous, il n'est rien arrivé au Team W, ce 31 avril signait seulement la fin de notre partenariat.
Nous avons donc opté pour la room au piment, avec un accueil muy caliente des membres BP.
Lancement officiel des activités dès ce lundi 24 mai, avec au programme : freeroll, concours et championnat qualificatif pour le Deepstack Open Namur.

Code bonus : BPCHILI






Pour le live, il concerne principalement le programme du second semestre au Casino de Dinant et
d'autres idées en gestation.
Work in progress, comme on dit ;)

Quant au jeu, mes tournois live se suivent et se ressemblent, grosse pénurie de places payées, la liste s'allonge dangereusement.
Depuis quelques mois, ma bankroll live est en chute libre, mon pactole online stagne et je vais finir par entrer dans la catégorie des joueurs récréatifs.
Manque d'investissement certain, rien d'autre à dire, le travail est la clef. Je manque actuellement de temps et de courage, ça devrait bouger cet été.

Finalement, la vraie actualité est pour juin.
On démarre par un coverage de l'Unibet Open de Varna, joliment sous-titré Golden Sands, du nom de cette côte bulgare de la Mer Noire.
J-8 pour le départ, ce voyage aura un peu le goût de vacances avec 3 journées off poker (ou presque).
Quant au tournoi, ce sera ma première expérience de reporter "privé", n'ayant pas d'ami ou de joueur en particulier à suivre. L'accent sera évidemment mis sur les joueurs du plat-pays, et notamment sur une ex-Miss Belgique prénommée Alizée. Mieux qu'un coup de poing ;)
Bref, un coverage en solo au goût d'inconnu, n'ayant aucune idée de la qualité du field ou de la notoriété des joueurs. Mon challenge sera donc de rendre le tournoi vivant et techniquement intéressant, en agrémentant le tout de pastilles plus légères sur ce voyage en Bulgarie et sur l'ambiance de l'évènement.

Quelques semaines plus tard, c'est-à-dire deux, direction Vegas, accompagné de mes potes Buddy, Bounty et Kidman.
Au programme, MegaStack au Caesar's Palace, cashgame et visites diverses pour mon premier séjour à Sin city.

Legendary June ?

dimanche 28 février 2010

Poker de café

-"J'aime bien les paires de 10, ça fait souvent des brelans."
- "C'est vrai, les 6 aussi !
J'ai lu quelque part que c'était la paire qui donnait le plus de chances de toucher un brelan."

Nuit de samedi à dimanche, 00h30.
Voici le genre de traitement enduré pendant 4h de présence à table.
Je vous passe les "Je n'ai jamais gagné avec une paire d'As" ou "J'ai gagné 180$ sur un tournoi à 10 cents", tout le reste étant du même tonneau.

Ca se passe au beau milieu d'un club de pétanque bruxellois, où le temps semble s'être arrêté depuis quelques dizaines d'années, comme le fait judicieusement remarquer John.
Formule attirante d'inter-équipes de 3 joueurs, buy-in modique, beaucoup de têtes connues en compagnons de galère.
Bon, je ne crache pas dans la soupe, les conditions sont ce qu'elles sont et personne ne s'attendait à un accueil casino.
Mais la formule choisie (3 groupes de 24 joueurs en shorthanded) rend "l'action" interminable.
L'un des groupes a atteint le cut de 16 joueurs depuis 1h30 et patiente en attendant sa reprise, signifiée par l'élimination de 4 joueurs dans notre groupe.

A ma table, 2 débutants, un joueur dormant sur la table et une grande gueule.
Une atmosphère de collusion règne chez nous, le dikkenek ayant proposé des walks à chaque main, histoire "de ne pas se faire arnaquer" en sautant en phase éliminatoire.
A l'entendre, on se croirait en bulle de table finale d'un tournoi à enjeu...
Je pourrais lui faire remarquer que le principe du poker de tournoi est de faire 90% de malheureux chaque soir, mais à quoi bon ?
Je suis en mode ninja depuis le début, ayant choisi de fraterniser avec l'ennemi au lieu de jouer à 1 contre 4, en recherche du spot pour frapper une seule fois, à la nuque.

Malgré la bonne trentaine de joueurs de forum et de clubs présents, j'ai potentiellement tiré la pire table du field.
Mon edge est avéré, mais la variance me ramène invariablement à mon stack de départ.
J'avais pourtant bien entamé mon principal adversaire, mais il a rentré 2 fois ses tirages pour craquer mes Kings, et possède le plus gros stack de la table.
J'essaie de rester zen, le laisse acheter les pots et attend la bonne opportunité tout en restant à flot, sans en faire une histoire d'ego...

Vilain symbolise pourtant le genre de joueur que je supporte le moins aux tables : mythomane, très sûr de lui, aucune connaissance et n'ayant jamais joué ailleurs qu'avec ses amis, très dissipé à table...bref, un plaisir constant !
Je finirai enfin par lui marcher dessus 2h plus tard, en 8-handed, lui prenant 3 mains sur 4 et montant enfin mon stack à ses dépens.
Je recevrai au final ce qui s'approche le plus d'un compliment pour quelqu'un comme lui : "en 5h de jeu, j'ai jamais réussi à le cerner, lui !".

Pour le reste, bon tournoi de ma part, au niveau technique et psychologique.
Ce genre particulier où presque tous vos premiums sont craqués : 2 fois KK (suite et couleur), fold de QQ preflop (les Kings en face), suite max contre full bien masqué...
Cette main constituait en fait le visa pour la demi-finale, avec un bon stack pour manoeuvrer vers la table finale.
Je sors 19e, sur une bataille de blinds presque standard, mon push avec K7 trouvant...les As :D

Bref, "you play, you learn", et même si j'avais beaucoup de choses à redire concernant ce tournoi, je n'ai pas perdu mon temps.
Et ça restait un samedi soir entre potes, conclu au petit matin avec Jon, Lostman et Mah, c'est aussi ce qu'on aime ;)



jeudi 18 février 2010

Avatar skill

J'avais un jour eu cette discussion MSN avec BuddyKGB, sur la puissance de l'avatar et du pseudo.
Nous n'avions pas quantifié l'apport, mais il est certain qu'avoir une horrible face et un nom à attraper du poisson peuvent apporter une réelle plus-value.re
Je parle évidemment du jeu en basses limites dans un aquarium géant comme l'est souvent PokerStars.
Donc, pour lui, la combinaison ultime était la suivante :

72POWAAAAA


Pour une sombre (et récurrente sur Pokerstars) histoire de blocage de compte, le pseudo a dû disparaître fin 2009, paix à son âme damnée...
Reste que la vilaine tête à claques produit son effet, j'ai moi-même pu assister au tilt induit, et ça fait peur !







Quant à moi, je vous épargne l'histoire de mon pseudo PS, kanayamacha, vestige d'une époque fanboy bien révolue.
Je n'ai jamais voulu prendre le risque de créer un autre compte, nous avons tous déjà lu ces récits de bankroll bloquées, ma hantise serait de décrocher un jackpot et me battre contre la machine pour en profiter.
Et il n'est pas si facile de trouver un bon nom de scène, donc j'en reste au statu quo.

Par contre, pour la représentation en image, j'avais du boulot !
Jouant peu sur la room à l'étoile, j'avais toujours laissé ceci de côté. Mais mes objectifs poker ayant changé depuis quelques mois, il était temps de m'y mettre.
Pour mémoire, mon avatar était une sorte d'étendard Amnesty, so gay et inoffensif.
L'équation était simple :

pseudo à connotation spiritualo/féminisante + image niaise = fear equity à 0

Un tour dans ma banque d'avatars utilisés depuis 18 mois sur BelgiumPoker, et j'ai trouvé le chef d'oeuvre :




Je me dois de créditer l'artiste en herbe, Claire AKA KitchTrashBitch.
Cette oeuvre est un freestyle sur la Grippe A, l'une des plus belles impostures politico-médiatiques de l'année 2009, soit dit en passant.
[Pour ceux qui ne réussiraient pas à relier l'image et l'idée, pas d'inquiétude, il en va souvent ainsi de l'art, et l'artiste elle-même peine à expliquer sa création]


Mise en situation :
- me voici sur Pokerstars, il y a quelques jours, vêtu de ma tête flambant neuve (le corps à tendance féminine a été coupé, pour ne pas répéter les éternelles erreurs)
- au programme, un entraînement en tournoi multi-table, pour me mettre dans de bonnes dispositions en vue de la semaine du grind organisée sur BelgiumPoker.

- bilan :
1. SNG shorthanded en échauffement, gagné
2. une table de CG en annexe pour tester le niveau et m'occuper pendant les creux de tournoi, je sors avec 1,5 cave de bénéfice
3. trois tournois lancés en simultané, et une belle 2e place en Omaha Hi/Low sur plus de 1100 joueurs

L'effet avatar ???

Début de semaine plutôt chargé, je reviens chez Stars ce mercredi, pour un nouveau bilan plus que positif :
- 4 tournois, une 3e place sur un 90 joueurs (où la victoire aurait incontestablement dû me revenir) et une 14e sur 180 joueurs
- 3 tables de CG en annexe, pour une défonce en règle avec 4 caves de bénéfice

Maintenant, mettons-nous dans la tête du vilain standard qui me fait face :

J'ai quelques amis jouant au poker, j'ai vu 2 ou 3 reportages sur le sujet, et observé quelques retransmissions du World Poker Tour et des World Series, je pense que je suis prêt à faire mes premiers pas dans le monde !
J'ai vu une pub TV sur PokerStars, ça me semble très bien pour démarrer.
Je fais un dépôt de 100$, direction les tables !
J'ai peu de notions, je connais les combinaisons gagnantes au poker, et potentiellement chaque main peut me permettre de gagner le gros lot.
Tiens, mes adversaires ont mis des petites images pour les représenter, il faudra que je fouille le logiciel pour faire la même chose, c'est sympa ce truc !
72, Q4, 95, J6, c'est de la merde, pourquoi j'ai pas encore reçu une seule paire ?!!!
Ah, un As accompagné d'un 8, pas mal, je rentre dans ce coup.
Kanayamachin relance derrière moi, je le suis !
Le flop est A J 2, pas mal pour moi, je mise 50.
Kanayatruc relance encore, 138, il commence à m'emmerder mais je ne peux pas coucher ma paire d'As, quand même...Ok, je suis.
Le turn est un 6.
Qu'est-ce-que je dois faire ? Je suis obligé de miser, je crois, mais je dois mettre plus..150 ? OK !!!
Il me balance 404, l'autre, qu'est-ce qu'il a ???
Et c'est quoi cette image bizarre ? On dirait une sorte de masque de film d'horreur, encore un tueur en puissance, un perturbé. Ou alors il est tellement moche qu'il ne sort jamais de chez lui, il doit passer son temps à plumer les débutants sur internet...
Pfff, 404, c'est cher, il me restera que 900 si je paye. Et l'autre fou va miser encore plus gros sur la river...il a peut-être AJ, et je suis dans la merde !
Sortir à la 5e main, c'est nul pour un début, je peux faire mieux.
Allez, je folde, tant pis pour cette fois, je vais attendre une meilleure main...

Evidemment, je lui montre KT, histoire de le dégoûter.
Et quelques minutes plus tard, il ne couchera plus sa top paire et devra s'incliner face à mon trip de 5, standard :D


Pour conclure, je vous laisse le droit de me répondre que je suis en train de divaguer à mort sur une simple manifestation de la variance.
Mais le poker est une somme de petits éléments qui, accumulés, doivent vous mettre en meilleure position que l'adversaire.
Alors, vous aussi, testez la force de l'avatar !

lundi 25 janvier 2010

Dublin J-10

Dialogue récurrent depuis deux semaines, lorsque je croise un joueur :
- "Tu vas jouer à Dublin ?"
- "Oui, mais uniquement du cashgame, si j'ai le temps."
- "Pas frustré de ne pas jouer le deepstack ?"

Ca semble difficile à croire pour certains, mais non, aucune frustration.
Dès la genèse de ce voyage à Dublin, et le montage du satellite à Dinant, je me suis toujours vu en mode coverage et accompagnement des joueurs BP.

Mon précédent voyage chez les Irlandais m'a laissé sur ma faim, pour diverses raisons.
Je ne veux donc pas refaire les mêmes erreurs, comme jouer l'IPO alors que mon jeu de tournoi était totalement déréglé, ou faire trop de tournois...

Mes axes majeurs pour 2010 sont le jeu online et la progression dans le milieu du poker. La présence à Dublin cadre donc parfaitement avec ce 2e aspect : rencontrer des joueurs, journalistes et acteurs du milieu.

Surtout, le casting BP de ce Deepstack est tout simplement énorme : des joueurs on fire, des jeunes sharks, des joueurs plus sérieux...
Honnêtement, il n'y a aucun joueur BelgiumPoker sur qui je ne miserais pas une pièce pour une performance.
Pour rappel, la liste collector :
- Shivan
- Goldenfight
- Oli89000
- Coralieco
- Mugo19
- BuddyKGB
- The dude
- Serge
- Galiad
- Blackhorse
- Shu
- Beubeu08
- Karlos
- Tonyand
- Douxxx
- Fre196
- Klop

Bref, ce vendredi 5 février s'annonce chargé au niveau du coverage, mais ce sera aussi un vrai bonheur !
Il y aura aussi quelques têtes d'affiche à suivre, pros irlandais ou jeunes loups français, ainsi que Benjo pour l'un de ses deux tournois annuels.

Je suis donc évidemment impatient de poser le pied à Dublin, ce voyage s'annonçant exceptionnel, pour BelgiumPoker et pour moi !!

Quant à ma vie de joueur, je compte bien décrocher un package pour un beau tournoi européen, style Paradise Poker Tour ou un Chili Deepstack.
Chaque chose en son temps ;)

lundi 4 janvier 2010

First day in Paradise

Ce matin, reprise light du travail : pas de rendez-vous, juste une tonne de mails à gérer et de coups de fil à passer.

Je décide donc de m'attaquer au concours cashgame organisé par PokerBelgique et leur nouveau partenaire, Poker Paradise.
Le principe est simple : les 2 premiers à quintupler leur cave sur une table et poster la capture d'écran reçoivent respectivement 250€ et 125€ !
La première place a déjà été prise, mais le podium reste plutôt très attirant ;)

Bon, ça va à l'encontre de ma décision d'arrêter de disséminer mon argent sur 5 ou 6 rooms à la fois, mais quand on fait le bilan :
- Chili : 400$, exclusivement pour le cashgame (ça ne se passe actuellement pas très bien, d'ailleurs)
- PokerStars : 250$, pour futur challenge SNG et les MTT privés BelgiumPoker
- Winamax : 60$ pour les championnats BP
- Everest : 40$ pour les championnats PokerBelgique
- Pacific : 95$ de PokerStrategy à gambler sur des qualif pour gros tournois live

Bref, avec mes bons résultats fin 2009, je m'autorise un extra sur une room exotique, let's go !

Je suis assez vite effrayé par le niveau horriblement fishy de ces tables.
Je sais, c'est une phrase rituelle sur les blogs et forums, souvent exagérée et en tous cas très subjective.
Mais cette NL10 est peuplée d'erreurs à tous les niveaux, des ridicules tentatives de value une 4e paire aux blockings bets systématiques après limp preflop, en passant par les call avec presque-air après push.

Bref, c'est du très bas niveau, et il faut s'adapter : je décide donc de ne pratiquement jamais relancer, pour jouer très loose et appliquer mon edge au flop, en grindant sur toutes les erreurs adverses où j'ai de la value à tirer.

Résultat, 4H de 2-tabling et je double pratiquement mon dépôt (de 60 à 105€).

La cerise sur le gâteau ? Je prends la 2e place du challenge, avec une BR virtuelle à 230€, et tout un monde peuplé de fish qui s'ouvre à moi :)

L'année commence plutôt bien, si on y ajoute 2 petits ITM sur les tournois privés de Plutonus.
Bref, l'investissement qualitatif online commence à payer, je dois juste le faire fructifier par une série de lectures à digérer d'ici mars.

A bientôt pour d'autres récits paradisiaques ;)